La hijama est bénéfique, avec la permission d’Allah, pour la prévention et le traitement. L’islam encourage sa pratique aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Il est rapporté dans la Sunna authentique que la hijama est source de guérison et de protection. Le Prophète ﷺ lui-même a eu recours à la hijama, et il est également établi qu’Umm Salama (qu’Allah soit satisfait d’elle) l’épouse du prophète ﷺ en a bénéficié.
D’après Jabir (جابر بن عبد الله رضي الله عنه), Umm Salama (أم سلمة رضي الله عنها) demanda au Messager d’Allah ﷺ l’autorisation de pratiquer la hijama. Le Prophète ﷺ ordonna alors à Abu Tayba (أبو طيبة) de lui faire la hijama. Jabir ajoute :
« Je pense qu’il a dit qu’il était son frère de lait ou un jeune garçon n’ayant pas encore atteint la puberté. »
(Rapporté par Muslim (مسلم), 2206)
À noter que certains savants ont contesté l’affirmation d’un des narrateurs du hadith concernant Umm Salama, selon laquelle أبو طيبة (Abu Tayba) était son frère de lait ou un jeune garçon n’ayant pas atteint la puberté. Parmi ces savants figure ابن حزم (Ibn Hazm), dans son livre “المحلى” (Al-Muhalla, 10/33).
En principe, un homme pratique la hijama sur un homme, et une femme sur une femme. Il important de préciser que la hijama n’est pas une compétence difficile à apprendre ou à pratiquer pour qui que ce soit.
Cependant, s’il n’existe aucune praticienne disponible pour effectuer la hijama sur une femme, il est permis qu’un homme la pratique sur elle, et le contraire est également permis mais sous certaines conditions.
Toutes ces conditions doivent être remplies pour qu’un homme pratique la Hijama sur une femme :
L’Imam Abu Hatim Ibn Hibban (أبو حاتم بن حبان) :
Dans son livre Al-Taqasim wa al-Anwa’ (التقاسيم والأنواع) mentionne :
“Mention de l’ordre permettant à une femme de recevoir une hijama d’un homme en cas de nécessité, si la droiture est présente chez les deux parties.“
Le Savant Al-Shirbini Al-Khatib Al-Shafi’i(الشربيني الخطيب الشافعي) :
Dans Al-Iqna’, 2/69 (الإقناع) il déclare :
“Regarder pour des soins médicaux, comme dans le cas de la hijama ou d’un traitement, même les parties intimes, est permis uniquement pour les zones nécessaires. Cela est permis, car interdire cela causerait des difficultés. Ainsi, un homme peut soigner une femme, et inversement, à condition que cela se fasse en présence d’un mahram, d’un époux, ou d’une femme de confiance. A condition qu’aucune femme compétente ne soit disponible pour effectuer cela, et que le médecin soit fiable, intègre et non soumis à la tentation. Seule la partie du corps requise pour le traitement peut être exposée.“
Dans Mughni Al-Muhtaj (مغني المحتاج):
Le savant Al-Balqini (البلقيني) a établi une hiérarchie selon laquelle, si le praticien est une femme, il est préférable qu’elle soit musulmane. Si cela est impossible, un garçon musulman non pubère est prioritaire, suivi par un garçon non pubère non musulman, puis une femme non musulmane, ensuite un proche parent musulman, puis un proche parent non musulman, et en dernier recours un étranger musulman, suivi d’un étranger non musulman.
Cheikh Muhammad ibn Salih Al-Uthaymin (محمد بن صالح العثيمين)
Dans Majmou’ Fatawa Ibn Uthaymin, 12 (مجموع فتاوى ابن عثيمين), il a été interrogé sur le jugement concernant l’exposition de l’intimité d’une femme devant un homme pour un traitement médical, et inversement. Il a répondu
“L’exposition de l’intimité d’un homme devant une femme, ou d’une femme devant un homme, pour des raisons médicales, est permise sous deux conditions :
De plus, une femme médecin chrétienne fiable est préférable pour soigner une femme à la place d’un homme musulman, car elle est du même sexe.“
La hijama est une pratique encouragée par l’islam pour ses bienfaits, mais elle doit respecter des règles strictes, en particulier lorsque l’interaction se fait entre hommes et femmes. En cas de nécessité, un homme peut pratiquer la hijama sur une femme et une femme peut pratiquer la hijama sur un homme mais uniquement si les conditions mentionnées sont respectées.