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Cours: Hijama
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Hijama

Leçon de texte

2.8 La hijama sur le sexe opposé

Résumé audio

La Hijama et les Conditions pour sa Pratique entre Hommes et Femmes

La hijama est bénéfique, avec la permission d’Allah, pour la prévention et le traitement. L’islam encourage sa pratique aussi bien pour les hommes que pour les femmes. Il est rapporté dans la Sunna authentique que la hijama est source de guérison et de protection. Le Prophète ﷺ lui-même a eu recours à la hijama, et il est également établi qu’Umm Salama (qu’Allah soit satisfait d’elle) l’épouse du prophète ﷺ  en a bénéficié.

Hadith sur Umm Salama et la Hijama

D’après Jabir (جابر بن عبد الله رضي الله عنه), Umm Salama (أم سلمة رضي الله عنها) demanda au Messager d’Allah ﷺ l’autorisation de pratiquer la hijama. Le Prophète ﷺ ordonna alors à Abu Tayba (أبو طيبة) de lui faire la hijama. Jabir ajoute :
« Je pense qu’il a dit qu’il était son frère de lait ou un jeune garçon n’ayant pas encore atteint la puberté. »
(Rapporté par Muslim (مسلم), 2206)

À noter que certains savants ont contesté l’affirmation d’un des narrateurs du hadith concernant Umm Salama, selon laquelle أبو طيبة (Abu Tayba) était son frère de lait ou un jeune garçon n’ayant pas atteint la puberté. Parmi ces savants figure ابن حزم (Ibn Hazm), dans son livre “المحلى” (Al-Muhalla, 10/33).

Principe général : séparation des genres dans la pratique de la Hijama

En principe, un homme pratique la hijama sur un homme, et une femme sur une femme. Il important de préciser que la hijama n’est pas une compétence difficile à apprendre ou à pratiquer pour qui que ce soit.

Cependant, s’il n’existe aucune praticienne disponible pour effectuer la hijama sur une femme, il est permis qu’un homme la pratique sur elle, et le contraire est également permis mais sous certaines conditions.

Toutes ces conditions doivent être remplies pour qu’un homme pratique la Hijama sur une femme :

  1. Nécessité du besoin médical :
    La hijama doit être indispensable pour le traitement.
  2. Ne pas se retrouver seul avec elle (khalwa) :
    L’homme et la femme ne doivent pas être seuls. Il faut qu’un mahram (محرم), ou une femme de la famille du praticien, ou une autre femme fiable soit présent, afin qu’il n’y ait aucun risque de tentation (فتنة).
  3. Découverte limitée :
    Seule la partie du corps nécessitant la hijama doit être exposée, et ce uniquement par nécessité, conformément au principe islamique de limitation aux stricts besoins.
  4. Absence de contact direct :
    Le praticien doit éviter tout contact direct avec le corps de la femme. Il est recommandé d’utiliser des gants pour effectuer la procédure.
  5. Préférence pour un praticien musulman :
    Le praticien musulman est préférable. Et le garçon musulman n’ayant pas atteint la puberté est prioritaire sur un adulte.
  6. Fiabilité et moralité du praticien :
    Le praticien doit être connu pour son intégrité morale et sa piété. Si l’homme est connu pour ses mauvaises mœurs ou ses comportements dépravés, il n’est pas permis de faire appel à ses services.
  7. Absence de tentation (fitna) :
    Le praticien doit être certain de ne ressentir aucune tentation à l’égard des femmes, et vice versa. Si une quelconque tentation est ressentie, il devient impératif de refuser de traiter cette femme.

Paroles des savants sur ce sujet

L’Imam Abu Hatim Ibn Hibban (أبو حاتم بن حبان) :

Dans son livre Al-Taqasim wa al-Anwa’ (التقاسيم والأنواع) mentionne :
Mention de l’ordre permettant à une femme de recevoir une hijama d’un homme en cas de nécessité, si la droiture est présente chez les deux parties.

Le Savant Al-Shirbini Al-Khatib Al-Shafi’i(الشربيني الخطيب الشافعي) :

Dans Al-Iqna’, 2/69  (الإقناع) il déclare :
Regarder pour des soins médicaux, comme dans le cas de la hijama ou d’un traitement, même  les parties intimes, est permis uniquement pour les zones nécessaires. Cela est permis, car interdire cela causerait des difficultés. Ainsi, un homme peut soigner une femme, et inversement, à condition que cela se fasse en présence d’un mahram, d’un époux, ou d’une femme de confiance. A condition qu’aucune femme compétente ne soit disponible pour effectuer cela, et que le médecin soit fiable, intègre et non soumis à la tentation. Seule la partie du corps requise pour le traitement peut être exposée.

Dans Mughni Al-Muhtaj (مغني المحتاج):

Le savant Al-Balqini (البلقيني) a établi une hiérarchie selon laquelle, si le praticien est une femme, il est préférable qu’elle soit musulmane. Si cela est impossible, un garçon musulman non pubère est prioritaire, suivi par un garçon non pubère non musulman, puis une femme non musulmane, ensuite un proche parent musulman, puis un proche parent non musulman, et en dernier recours un étranger musulman, suivi d’un étranger non musulman.

Cheikh Muhammad ibn Salih Al-Uthaymin (محمد بن صالح العثيمين)

Dans Majmou’ Fatawa Ibn Uthaymin, 12 (مجموع فتاوى ابن عثيمين), il a été interrogé sur le jugement concernant l’exposition de l’intimité d’une femme devant un homme pour un traitement médical, et inversement. Il a répondu 

L’exposition de l’intimité d’un homme devant une femme, ou d’une femme devant un homme, pour des raisons médicales, est permise sous deux conditions :

  1. Qu’il n’y ait aucune tentation (فتنة).
  2. Qu’il n’y ne soient pas isolés c’est-à dire juste eux deux (خلوة).

De plus, une femme médecin chrétienne fiable est préférable pour soigner une femme à la place d’un homme musulman, car elle est du même  sexe.

En résumé

La hijama est une pratique encouragée par l’islam pour ses bienfaits, mais elle doit respecter des règles strictes, en particulier lorsque l’interaction se fait entre hommes et femmes. En cas de nécessité, un homme peut pratiquer la hijama sur une femme et une femme peut pratiquer la hijama sur un homme mais uniquement si les conditions mentionnées sont respectées.