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Cours: Hijama
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Curriculum

Hijama

Leçon de texte

3.7 L’incision

Résumé audio

Le retrait des ventouses avant l’incision

Avant de passer à l’incision, il faut retirer les ventouses avec soin pour éviter toute douleur ou blessure.

Étapes à suivre

  • Manipulation de la ventouse
    Tirez doucement sur la valve située sur le dessus de la ventouse. Cela relâche la pression et permet un retrait facile.

  • Création d’un appel d’air
    Si la ventouse reste collée à la peau à cause de la chaleur ou de la pression, créez un appel d’air. Appuyez légèrement autour de la ventouse tout en la soulevant doucement. L’air pénétrera et facilitera le retrait.

Précautions à respecter

  • Ne retirez jamais une ventouse de manière brusque. Cela peut causer une douleur vive ou endommager la peau.

  • Un retrait trop violent peut laisser des marques plus profondes et augmenter l’inconfort du patient.

Une fois toutes les ventouses retirées correctement, vous pouvez passer sereinement à l’étape suivante : l’incision.

Réalisation de l’incision après retrait des ventouses

Une fois la ventouse retirée, l’incision peut être réalisée. Cette étape, bien qu’appréhendée par certains débutants, reste simple si elle est faite avec méthode, calme et précision.

1. Utilisation d’une lame stérilisée à usage unique

L’incision doit toujours être effectuée avec une lame stérile, à usage unique, afin d’éviter tout risque de contamination. Les incisions doivent rester superficielles et ne pas dépasser l’épiderme.

Important :

Si la lame devient moins tranchante après quelques incisions, il faut la remplacer immédiatement. Continuer avec une lame usée peut compromettre la qualité de l’incision, rendre l’extraction du sang plus difficile et augmenter le risque d’infection.

2. Tension de la peau

Avant chaque incision, il est essentiel de tendre la peau avec la main opposée à celle qui tient la lame. La peau étant naturellement élastique, cette tension permet de réaliser une incision  nette, de bien orientée et empêcher la lame de glisser ou de créer une incision irrégulière. Cette précaution réduit aussi le risque de blessure.

3. Orientation et espacement des incisions

Les incisions doivent être parallèles, espacées légèrement, et idéalement réalisées de haut en bas. Elles doivent mesurer environ un centimètre chacune. L’espacement régulier entre chaque trait permet une extraction uniforme du sang.

4. Pression à exercer

Il ne faut surtout pas appuyer fort sur la lame. Le sang à extraire est celui que la ventouse a attiré sous la surface de la peau. Il est souvent plus visqueux et foncé, différent du sang rouge vif et fluide qui lui doit rester dans le corps.

L’incision : une étape simple quand elle est bien faite

La phase pratique de la hijama est souvent celle qui fait le plus peur aux personnes qui apprennent. Pourtant, lorsqu’elle est réalisée correctement, elle se révèle très simple. Il n’est ni nécessaire de forcer, ni de provoquer de douleur.

La hijama n’est pas un acte médical complexe. C’est une technique fine, douce, mais efficace, qui repose sur la confiance et la précision du geste.

Il est parfaitement normal de ressentir de l’appréhension la première fois. Mais en réalité, l’étape de l’incision est bien plus facile qu’elle n’en a l’air.

Comme vous l’avez vu précédemment, la hijama consiste à inciser uniquement l’épiderme, c’est-à-dire la couche superficielle de la peau. Il suffit simplement de poser la lame délicatement sur la peau et d’exercer une légère pression, accompagnée d’un petit mouvement fluide de haut en bas. 

Une technique simple à retenir

Si vous êtes gaucher

Tenez la lame dans la main gauche et utilisez la main droite pour tirer la peau afin de la tendre correctement.

Si vous êtes droitier

Faites l’inverse, lame dans la main droite, peau tendue avec la gauche.

Réalisez ensuite des traits verticaux, sans insister, en répétant ce mouvement plusieurs fois côte à côte. Une seule passe par trait suffit. il ne faut pas repasser plusieurs fois au même endroit.

Avec une peau bien tendue et un geste fluide, les incisions se font naturellement, sans effort et sans douleur.

Et surtout, vous ne serez pas seul : une vidéo explicative de façon détaillée accompagne cette partie du cours pour vous permettre de visualiser la technique et vous guider pas à pas.

Comprendre les trois couches de la peau avant l’incision

Pour réaliser correctement une incision en hijama, il est fondamental de comprendre la structure de la peau, composée de trois couches principales. Cette connaissance permet de travailler avec précision et sécurité, en respectant les limites à ne pas dépasser.

1. L’épiderme

Il s’agit de la couche la plus externe de la peau.
C’est dans cette zone que l’incision doit être réalisée.

  • Elle contient des cellules mortes protectrices en surface, ainsi que des cellules vivantes qui se renouvellent en permanence.

  • Ce renouvellement constant permet une cicatrisation rapide des petites coupures.

  • L’épiderme agit comme une barrière protectrice contre les agressions extérieures.

  • Son épaisseur varie selon les zones du corps :

    • Environ 0,1 mm sur le dos,

    • Jusqu’à 1,5 mm sur les plantes des pieds, car c’est un endroit qui plus sujet à la pression.

2. Le derme

Situé juste sous l’épiderme, le derme contient des structures vitales :

  • Vaisseaux sanguins, terminaisons nerveuses,

  • Glandes sudoripares, responsables de la transpiration,

  • Glandes sébacées, qui produisent le sébum pour hydrater et protéger la peau.

Le derme est composé de collagène et de fibres élastiques, ce qui donne à la peau sa fermeté et son élasticité.

⚠️ Une incision qui atteint le derme cicatrise plus difficilement et présente un risque accru d’infection ou de saignement.
La réparation de cette couche implique des processus plus complexes, liés aux vaisseaux sanguins et aux tissus conjonctifs.

3. L’hypoderme

Il s’agit de la couche la plus profonde, composée de :

  • Tissus adipeux (graisse)

  • Tissus conjonctifs

Elle se situe généralement à 2 à 4 mm de profondeur, selon les zones du corps.

L’hypoderme joue plusieurs rôles essentiels :

  • Isolation thermique,

  • Absorption des chocs,

  • Réserve d’énergie.

⚠️ Une incision qui atteint cette couche peut être grave, car elle peut toucher :

  • Les gros vaisseaux sanguins,

  • Les nerfs,

  • Et entraîner des infections profondes.

Par exemple, une coupure profonde dans l’hypoderme peut provoquer un saignement abondant, difficile à contrôler. Elle peut nécessiter une intervention médicale urgente, notamment pour éviter une infection généralisée ou des lésions nerveuses irréversibles. La cicatrisation devient alors beaucoup plus longue et risquée.

Note essentielle

L’incision en hijama doit impérativement rester au niveau de l’épiderme.

Cette limite est cruciale pour éviter toute complication, notamment les saignements excessifs, les infections ou les blessures profondes.

Les incisions doivent toujours rester superficielles.
C’est un principe fondamental à respecter dans la pratique de la hijama.

Sensibilité et réactions des patients lors des incisions

Certaines personnes ressentent les incisions plus fortement, notamment dans les zones sensibles comme :

  1. Le bas du dos : Certaines personnes trouvent cette zone particulièrement chatouilleuse, ce qui peut provoquer des mouvements réflexes.
  2. Les parties fines de la peau : Les zones où l’épiderme est fin, comme la nuque ou les côtés, peuvent être plus sensibles.

Précautions à prendre

Prévenir le patient : Avant de commencer, expliquer clairement qu’il est important de ne pas bouger pendant l’incision pour éviter toute blessure accidentelle.

Adopter une approche douce : En cas de sensibilité accrue, aller doucement et réduire légèrement la pression pour limiter l’inconfort.

Maintenir une posture stable : Veiller à ce que le patient soit bien installé et détendu pour limiter les réactions imprévues.

Personnes à risque : Diabétiques et patients sous anticoagulants.

Contrairement aux idées reçues, les personnes diabétiques ou sous anticoagulants peuvent bénéficier de la hijama, à condition que les incisions soient réalisées correctement :

Superficialité de l’incision : L’incision doit rester limitée à l’épiderme. Cela permet d’extraire uniquement le sang stagnant attiré par la ventouse, sans risque d’hémorragie.

Cicatrisation normale : Même chez les patients diabétiques ou sous anticoagulants, la cicatrisation est normale lorsque l’incision reste superficielle.

Risques particuliers liés au diabète et maladies apparentées 

Il est important de savoir que il y a des gens qui ont une mauvaise circulation sanguine et niveaux élevés de glucose, ceci ralenti le processus de régénération des tissus.

Signes à surveiller (extrêmement rare)

  • Le saignement peut être abondant, même après une incision superficielle. Si ce cas de figure se présente alors il faut rapidement appliquer un pansement compressif pour favoriser la coagulation. Si le saignement persiste malgré cela, il faut contacter les services d’urgence immédiatement.
  • Lorsqu’il y a des apparitions de plaies ouvertes ou infections locales persistantes.

Dangers d'incisions trop profondes

  • Risque d’hémorragie.
  • Infections graves, surtout chez les diabétiques.
  • Complications systémiques.

Précautions supplémentaires :

Identifiez les patients présentant un diabète avancé ou des troubles similaires avant toute séance de hijama pour adapter les précautions nécessaires.

Points à retenir

  • L’incision est une étape centrale, car elle permet l’extraction du sang qui nuit à la santé.

  • Elle reste simple, mais demande une certaine technique.

  • Une vigilance particulière est requise pour les patients à risque.

  • L’attention portée aux réactions du patient est essentielle.

  • Respecter toutes ces précautions assure l’efficacité du soin et la sécurité du patient.