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Cours: Hijama
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Hijama

Leçon de texte

6.6 Être un soutien psychologique

Résumé audio

Donner de l’Espoir aux patients malades ou atteints par un mal

Dans le monde de la santé et du soin, nous oublions parfois que les douleurs les plus profondes ne sont pas toujours visibles. Il ne s’agit pas seulement de soigner une maladie, de traiter un symptôme ou de soulager une douleur physique.

Le rôle du praticien en hijama musulman va bien au-delà des ventouses et des soins corporels. Il est aussi, et surtout, un accompagnant, un soutien, un confident et un conseiller. Surtout face à des patients fragiles, malades, atteints de maladies graves ou d’infirmités.

Certains malades ont perdu l’espoir. Certains souffrent au quotidien, d’autres se sentent abandonnés ou inutiles. C’est précisément à ce moment-là que notre rôle prend une dimension spirituelle et humaine. 

Comprendre la souffrance : plus qu’un corps à soigner

Les types de souffrances chez les patients sont souvent 

  • Des douleurs physiques chroniques.
  • Une détresse psychologique : isolement, anxiété, dépression.
  • Un sentiment d’injustice, de colère envers la vie ou ce qui leur arrive.
  • Une perte de sens, de motivation, d’envie de vivre.

Le profil des patients varie considérablement d’une personne à l’autre

  • Certains ont la foi et patientent face à leur mal.
  • D’autres sont croyants mais désespérés.
  • D’autres encore doutent et perdent tous leurs repères.
  • Certains ne croient en rien.

Le rôle du praticien hijama : plus qu’un soin, une mission

C’est ici que le praticien de hijama entre en scène. Il ne se contente pas de constater les douleurs, il observe le profil de chaque patient, écoute ses plaintes, ressent ses peurs et comprend ses attentes.

Son objectif n’est pas seulement d’apaiser une douleur physique, mais aussi de réconforter. Il cherche, par son comportement, ses paroles et sa présence, à redonner de l’espoir, à raviver la flamme de la joie de vivre.

Lorsqu’il est en face d’un croyant, il lui rappelle la réalité de l’au-delà, la récompense liée à la patience et le sens profond de l’épreuve dans le décret divin. Et s’il sent que la personne est abattue, il s’efforce de ranimer sa confiance, de raviver l’espoir avec des mots simples et sincères.

Le praticien de hijama a un rôle d'écoute active, il doit :

  • Prendre le temps de s’asseoir 5 minutes.
  • Écouter attentivement.
  • Laisser la personne s’exprimer et essayer de poser des mots sur sa douleur.

Si le patient est croyant, il peut :

  • Lui rappeler les promesses d’Allah.
  • Valoriser la patience : “Et Allah aime les endurants.” (Coran)
  • Citer : “Allah n’impose à aucune âme une charge supérieure à sa capacité.” (2:286)
  • Raconter des histoires vraies de guérison auxquelles il a assisté.
  • Donner des exemples de grands croyants éprouvés : Ayoub (as), Younous (as)…
  • Rappeler que chaque douleur efface un péché.
  • Parfois, Allah élève une personne à travers son mal.
  • “Peut-être que vous détestez une chose alors qu’elle est un bien pour vous.” (2:216)

Le bon comportement du praticien : un modèle à suivre

Le praticien doit être doux, souriant, et bienveillant. Sa manière de parler doit toujours être empreinte de tendresse. Il cherche toujours à ce que le patient reparte avec le cœur apaisé, rempli d’espoir et de courage. En agissant ainsi, il devient un véritable ambassadeur du bien, une source de soulagement.

Comme le dit le Prophète (paix sur lui) : “Le meilleur des hommes est celui qui est le plus utile aux autres.” Aider quelqu’un à sourire, à espérer, à croire encore, c’est déjà participer à sa guérison.

Il arrive souvent que certaines personnes se sentent tellement écoutées et comprises qu’elles se sentent libres de raconter en détail leur parcours, en dévoilant de nombreux aspects de leur vécu. Cela peut être très touchant, mais aussi contraignant lorsque d’autres patients attendent. Il est donc nécessaire, avec tact et douceur, de leur faire comprendre la situation sans briser le lien de confiance. Voici quelques formulations que le praticien peut utiliser :

Ce que vous partagez avec moi est très important, et je suis honoré que vous m’en parliez. Je dois malheureusement accorder un peu de temps à la personne suivante, mais je serai heureux de continuer cette discussion une autre fois, incha’Allah.

Je vous remercie sincèrement pour votre confiance. Il y a d’autres personnes qui attendent aussi leur séance, mais sachez que je reste à votre disposition si vous avez besoin de reparler.

Points à retenir

  • Le rôle du praticien en hijama dépasse l’aspect technique des ventouses.
  • La séance crée un espace intime de confiance où le patient se sent vulnérable mais en sécurité.
  • Cette proximité peut amener le patient à se confier sur ses souffrances physiques et émotionnelles.
  • Le praticien devient alors un témoin silencieux, capable d’apporter du réconfort au-delà du soin physique.
  • Une parole douce, une écoute sincère, une attitude bienveillante peuvent contribuer au soulagement moral et spirituel.
  • Si le praticien agit avec une intention sincère pour plaire à Allah, son geste devient une cause de récompense.