Dans le monde de la santé et du soin, nous oublions parfois que les douleurs les plus profondes ne sont pas toujours visibles. Il ne s’agit pas seulement de soigner une maladie, de traiter un symptôme ou de soulager une douleur physique.
Le rôle du praticien en hijama musulman va bien au-delà des ventouses et des soins corporels. Il est aussi, et surtout, un accompagnant, un soutien, un confident et un conseiller. Surtout face à des patients fragiles, malades, atteints de maladies graves ou d’infirmités.
Certains malades ont perdu l’espoir. Certains souffrent au quotidien, d’autres se sentent abandonnés ou inutiles. C’est précisément à ce moment-là que notre rôle prend une dimension spirituelle et humaine.
C’est ici que le praticien de hijama entre en scène. Il ne se contente pas de constater les douleurs, il observe le profil de chaque patient, écoute ses plaintes, ressent ses peurs et comprend ses attentes.
Son objectif n’est pas seulement d’apaiser une douleur physique, mais aussi de réconforter. Il cherche, par son comportement, ses paroles et sa présence, à redonner de l’espoir, à raviver la flamme de la joie de vivre.
Lorsqu’il est en face d’un croyant, il lui rappelle la réalité de l’au-delà, la récompense liée à la patience et le sens profond de l’épreuve dans le décret divin. Et s’il sent que la personne est abattue, il s’efforce de ranimer sa confiance, de raviver l’espoir avec des mots simples et sincères.
Le praticien doit être doux, souriant, et bienveillant. Sa manière de parler doit toujours être empreinte de tendresse. Il cherche toujours à ce que le patient reparte avec le cœur apaisé, rempli d’espoir et de courage. En agissant ainsi, il devient un véritable ambassadeur du bien, une source de soulagement.
Comme le dit le Prophète (paix sur lui) : “Le meilleur des hommes est celui qui est le plus utile aux autres.” Aider quelqu’un à sourire, à espérer, à croire encore, c’est déjà participer à sa guérison.
Il arrive souvent que certaines personnes se sentent tellement écoutées et comprises qu’elles se sentent libres de raconter en détail leur parcours, en dévoilant de nombreux aspects de leur vécu. Cela peut être très touchant, mais aussi contraignant lorsque d’autres patients attendent. Il est donc nécessaire, avec tact et douceur, de leur faire comprendre la situation sans briser le lien de confiance. Voici quelques formulations que le praticien peut utiliser :
“Ce que vous partagez avec moi est très important, et je suis honoré que vous m’en parliez. Je dois malheureusement accorder un peu de temps à la personne suivante, mais je serai heureux de continuer cette discussion une autre fois, incha’Allah.“
“Je vous remercie sincèrement pour votre confiance. Il y a d’autres personnes qui attendent aussi leur séance, mais sachez que je reste à votre disposition si vous avez besoin de reparler.“